Barak a mijoté une soupe : Pourquoi Barak est-il vraiment revenu et quel est son grand plan secret ?
Le genre d'Ehud Barak exerce une fascination sur l'Israël traditionnel, mais il repose sur l'un des dispositifs les plus primitifs de la poétique : la surprise. C'est le genre du roman policier intrigant, dont nous ne comprenons le début qu'à la fin. Ehud Barak est connu pour assembler des montres, planifier des opérations précises et posséder une impressionnante capacité analytique. C'est pourquoi son public attend de lui des stratagèmes brillants et des plans ingénieux. Quel dommage qu'il soit un auteur raté, qui ne maîtrise pas son propre genre
Par : Chatte Politique
La pensée du secret et de la tromperie - l'échec des opérations spéciales qui confond l'audace avec la détermination et la surprise avec la supériorité
(source)
"Qui ose - perd" (La devise de l'unité d'élite Chat)
Ehud Barak est un homme qui a changé son nom dans le cadre de son processus de maturation - de Brog à Barak [éclair en hébreu] - pendant son service militaire. Par conséquent, la signification de son nom n'est pas fortuite. Elle exprime le désir de briller, c'est-à-dire : non seulement faire quelque chose d'intelligent, ou même de sophistiqué, et certainement pas "simplement" efficace, mais aussi surprendre et stupéfier, comme un coup de foudre. Cette caractéristique a fait de lui un commandant d'unité d'élite adulé - devenu dépendant au frisson de l'audace - et un Premier ministre raté. Pourquoi ? Parce qu'Ehud Barak est un joueur. Un joueur chronique, compulsif, qui a besoin d'une cure de désintoxication. Comme un écrivain qui lance des bombes sans avoir réfléchi à comment les désamorcer, espérant que l'effet de stupéfaction fera le travail, ou plus précisément, jettera un écran de fumée sur sa propre négligence.
Les personnes ayant une personnalité "barakienne" perçoivent le monde comme une sorte d'adversaire qu'il faut constamment surprendre, déstabiliser, et surprendre encore et encore, jusqu'à ce qu'il tombe de sa propre crainte de votre plan qu'il ne comprend pas (bien que vous ne le compreniez pas non plus...). Il ne suffit donc pas seulement de surprendre, il faut aussi cultiver une sorte d'aura de grand plan, d'intelligence géniale que vous ne pouvez pas déchiffrer. Le lecteur (ces écrivains considèrent le lecteur comme un adversaire !) doit croire en l'auteur pour tomber dans le piège (car c'est bien un piège - simple et bon marché). L'écart de connaissance entre Barak et le spectateur est censé transformer l'effet de surprise en un véritable effet poétique et politique efficace : l'effet de suspense. Mais un tel écart de connaissance existe-t-il ? Barak sait-il quelque chose que nous ignorons ?
Les Israéliens, tant de droite que de gauche, tombent encore et encore dans le piège du grand plan barakien, et se laissent entraîner dans la tension de ses manœuvres. Pourquoi ? Si nous examinons sa carrière, nous verrons qu'elle se caractérise principalement par des virages brusques et étranges sortis de nulle part, derrière lesquels nous sommes censés croire qu'il y a une logique cachée. Barak sans l'aura du mystère - c'est un idiot. Mais Barak avec l'aura du mystère - c'est un génie que nous ne comprenons pas. Même ses relations interpersonnelles notoirement mauvaises ne sont pas un défaut qui accompagne intégralement un génie mathématique, mais font partie intégrante de son incompréhensibilité pour son entourage, de l'incapacité à anticiper et à s'identifier à un homme qui a fait de l'imprévisibilité son mécanisme de fonctionnement interne. Barak est un générateur d'aléatoire. Et il ne frappe effectivement pas deux fois au même endroit - non pas en raison d'une planification surhumaine résidant dans un Zeus sur les nuages, mais simplement parce qu'il ne prend pas vraiment la peine de viser.
Donc la réponse à la question de ce que planifie Barak est toujours la même : une surprise. Vous conviendrez avec la chatte que c'est une réponse prévisible. Barak combine originalité et courage avec un manque de planification et une désinvolture israélienne - c'est pourquoi il fascine tant le camp qui se croit intelligent, celui du vieil Israël sabra [Juif né en Israël], qui aspire à son propre magicien. Mais tout comme Bibi n'est pas un magicien, mais comme je l'ai écrit ailleurs, un leader taoïste ("Le Tao de Bibi"), Barak en est également loin - mais très proche du défaut israélien sabra : la croyance que l'effronterie et l'audace peuvent compenser le fait d'avoir oublié de prendre un sac à dos, de l'argent, une carte, et parfois même d'être sorti de la maison sans pantalon. Et cela contrairement à ce qui a vraiment maintenu le judaïsme pendant deux mille ans d'exil. Pas l'audace - mais la prudence. Pas l'effronterie et l'arrogance - mais la soumission et le calcul pragmatique. Pas l'hubris - mais la crainte du Ciel.
Comment se terminera l'histoire de Barak ? On ne peut que parier, car il s'agit d'un joueur. Et pas n'importe quel joueur calculateur, mais un amateur chronique de paris audacieux qui se sont terminés comme se terminent les paris : parfois par une victoire, et à long terme par une perte et un appauvrissement, où l'addiction dopaminergique et stimulante à la surprise du pari semble contaminer une partie des spectateurs - mais surtout lui-même. Barak est en effet un artiste, comme le racontent les légendes. Mais c'est un artiste du genre des écrivains expérimentaux audacieux - et en fait paresseux - qui n'ont pas clarifié jusqu'au bout ce qu'ils veulent dire et produisent un texte incohérent - mais comptent sur le mythe de l'artiste mystérieux pour faire le travail difficile à leur place. Une telle littérature ne tient pas la route, mais parvient parfois à tromper le public jusqu'à un certain point, surtout s'il se croit sophistiqué.